Guatemala: Lívingston

Samedi 2 avril 2016. Trajet Flores-Rio Dulce-Lívingston.

A 8h50, notre bus « Maya de Oro » part enfin, avec 50 minutes de retard. Heureusement que nous sommes arrivés 1h à l’avance 😉 Après 4h de trajet, nous arrivons à Rio Dulce, où nous devons prendre un bateau (lancha) jusqu’à Lívingston. Pourquoi prendre le bateau ? Bien qu’elle ne soit pas une île, Lívingston n’est accessible qu’en bateau… Oui mais…la lancha collective ne part qu’à 14h30. OK, nous sommes donc bons pour attendre 1h30 à l’embarcadère. Il fait chauuuud ! Nous embarquons à l’heure sur la lancha et passons 1h30 à naviguer sur le Rio Dulce (fleuve) à travers des petites îles remplies d’oiseaux (pélicans, cormorans et autres), des nénuphars et un canyon. Sympa mais cela donne mal aux fesses ; et vu le lever matinal, les 2h d’attente à la station de bus, les 4h de bus et l’attente à l’embarcadère, nous étions surtout pressés d’arriver.

Le Rio Dulce et son fort

Le Rio Dulce et son fort

Le Rio Dulce

Le Rio Dulce

Rio Dulce: l'île aux oiseaux

Rio Dulce: l’île aux oiseaux

Rio Dulce: des cormorans

Rio Dulce: des cormorans

Rio Dulce: des pélicans

Rio Dulce: des pélicans

Rio Dulce

Rio Dulce

Rio Dulce

Le Rio Dulce et ses nénuphars

Arrivés à Lívingston, nous commençons à chercher un logement avec l’aide d’un rabatteur super gentil et pas du tout insistant (pas courant pour un rabatteur !). Après une grosse demi-heure de recherche en vain, nous tombons sur une pépite : un hôtel au calme, éloigné de la rue principale, avec vue sur la Mer des Caraïbes. Le prix que la propriétaire nous demande au départ est totalement hors-budget (56€). Après quelques instants de négociation, Mister J arrive à obtenir un prix de 20€…mais sans air conditionné. Parfait ! En plus, nous avons même un balcon à l’étage ! Par curiosité, nous regardons le prix sur Booking.com… Nous avons réussi à négocier la chambre 3 fois moins cher que sur internet. Champagne ! En plus, le fils de la propriétaire est venu nous dire que nous pouvions quand même utiliser l’air conditionné (pour le même prix) mais juste la nuit. Wouhouuuu. Il faut dire que le fait que nous soyons les seuls résidents de l’hôtel nous a beaucoup aidé à négocier !

Lívingston: notre hôtel

Lívingston: notre hôtel

Lívingston: notre hôtel

Lívingston: notre hôtel

Lívingston: notre hôtel

Lívingston: notre hôtel

Lívingston: vue depuis la terrasse de notre hôtel

Lívingston: vue depuis la terrasse de notre hôtel

Le soir, nous goûtons enfin à la nourriture garifuna, que nous n’avions pas pu goûter à Hopkins (au Belize) car les restaurants étaient fermés le WE de Pâques. Nous prenons chacun un « topado », un plat typique de Lívingston, qui consiste en une soupe de coco avec un poisson entier frit, des crevettes et un petit crabe (juste pour la goût). Trooop trop bon, surtout que nous en avons (déjà) un peu marre de l’éternel poulet, riz et haricots rouges.

Un tapado, plat typique de Lívingston. Oui, le sol de la terrasse penchait complètement ;)

Un tapado, plat typique de Lívingston. Oui, le sol de la terrasse penchait complètement 😉

 

Dimanche 3 avril 2016. Visite de Lívingston.

Lívingston se trouve le long de la Mer des Caraïbes mais il n’y a pas vraiment de plage (à part Playa Blanca à 45 minutes de bateau) et il est déconseillé d’y nager (pollution). Nous n’admirerons donc que la vue depuis notre super terrasse 😉

Vers 14h, nous partons rejoindre à sa casa la Néerlandaise rencontrée à Flores. Sa casa hébergeant le meilleur restaurant de la ville, nous ne pouvons nous empêcher de goûter au ceviche de crevettes : dés de tomates, crevettes cuites dans le citron et coriandre. Mmmm un délice ! Nous en ferons notre cantine pour les prochains jours…

Lívingston: deux ceviches aux crevettes

Lívingston: deux ceviches aux crevettes et une limonade naturelle (citron et eau)

Nous partons ensuite à la conquête de Lívingston pour prendre quelques photos typiques et espérer découvrir la culture garifuna de ces Guatémaltèques noirs.

Lívingston: la laverie

Lívingston: la laverie

Lívingston

Lívingston: une indienne

Lívingston

Lívingston

A vrai dire, quand nous avons débarqué ici hier, nous avons été un peu déçus de voir tant de bâtiments modernes tenus par des occidentaux, une route goudronnée, très peu de restaurants garifunas et assez peu de Noirs dans les rues. Nous pensions atterrir dans un endroit ressemblant à Hopkins (au Belize)… Les guides de voyage disent pourtant que c’est un endroit étonnant car habité par des Noirs guatémaltèques. Mais où sont-ils ? En tout cas, pas dans la rue principale… Nous poussons alors un peu plus loin, toujours sur la rue principale, mais là où les touristes ne s’aventurent pas trop. C’est alors que Paulo, un homme de 65 ans ressemblant à Bob Marley nous aborde en anglais. Il nous demande d’où nous venons et nous répond qu’il a vécu trois mois en Belgique (Flandre) et en Hollande, où il jouait de la musique et suivait des cours sur l’environnement à l’université après l’ouragan qui a touché Lívingston en 2004. Notre amie néerlandaise vérifie alors immédiatement la véracité de son récit en lui parlant en néerlandais… C’est bon, il dit la vérité, il comprend le néerlandais 😉 Il nous apprend aussi qu’il a étudié 4 ans à Chicago, où il a obtenu un master. Voilà pourquoi il parle si bien anglais. Il connaît apparemment 12 langues, dont l’espagnol bien sûr. Jamais nous n’aurions pu deviné que derrière ses apparences de Bob Marley se cachait un homme si cultivé et si intelligent… Il nous raconte alors que le vrai Lívingston, le Lívingston des Noirs, se trouve là où les touristes ne vont pas. Les groupes (de Français notamment) y vont parfois mais ne leur parlent pas. Il est content de voir qu’il y a parfois des gens ouverts comme nous qui lui parlent. Tout en restant très vigilants, nous le suivons car nous voulons vraiment voir où ils vivent et découvrir un petit peu leur histoire et leur culture.

Découverte du vrai Lívingston en compagnie de Paulo

Découverte du vrai Lívingston en compagnie de Paulo

Découverte du vrai Lívingston en compagnie de Paulo

Découverte du vrai Lívingston en compagnie de Paulo

Lívingston: les fameux tambours garifunas

Lívingston: les fameux tambours garifunas

Premièrement, contrairement à ce que disent les guides de voyage, ils ne sont pas des descendants d’esclaves noirs africains mais ont toujours vécus dans les Caraïbes. D’après Paulo, ils sont originaires de l’île de Saint-Vincent (à côté de la Barbade et près de la Martinique) et étaient là avant Christophe Colomb.

Deuxièmement, il nous apprend qu’il y a en fait une vraie ségrégation dans cette ville : les Noirs ont été chassés de l’autre côté de la colline par les Blancs, la plupart d’entre eux n’a pas de boulot, et l’école, détruite par l’ouragan en 2004, n’a toujours pas été reconstruite…

Le vrai Lívingston, celui des Noirs

Le vrai Lívingston, celui des Noirs

Lívingston: l'école détruite par un ouragan en 2004

Lívingston: l’école détruite par un ouragan en 2004. Toujours pas reconstruire par manque de matériaux venant des terres.

Lívingston

Le vrai Lívingston

Le vrai Lívingston, celui des Noirs

Le vrai Lívingston, celui des Noirs

Le vrai Lívingston, celui des Noirs

Le vrai Lívingston, celui des Noirs

Le vrai Lívingston, celui des Noirs

Le vrai Lívingston, celui des Noirs

De plus, ils ne sont pas autorisés à pêcher dans la partie de mer appartenant au Belize (sous peine de 8 ans de prison, confiscation du bateau, etc.) alors que les Béliziens viennent pêcher juste devant leur nez avec de gros filets qui tuent tout sur leur passage. Il est tout à fait conscient que dans une vingtaine d’années, il n’y aura plus assez de poissons mais personne ne l’écoute, personne ne semble s’inquiéter. « Regardez, ils sont là en train de se reposer, sans voir que les Béliziens leur piquent leurs poissons » nous dit-il.

Lívingston: pêcheurs béliziens

Lívingston: pêcheurs béliziens

Lívingston: pêcheurs béliziens

Lívingston: pêcheurs béliziens

Le vrai Lívingston, celui des Noirs

Comment font-ils alors pour survivre ? Bonne question, à laquelle il ne répond pas vraiment. Il marmonne quelque chose comme « il y a de l’argent qui vient de ceux qui ont émigré ». Lui nourrit tous les enfants du village (environ 400) grâce notamment aux dons qu’il récolte en offrant, par exemple, des petits tours de son village. Malheureusement, peu de gens sont prêts à venir s’aventurer de ce côté-là de Lívingston. Il nous raconte aussi qu’il nourrit même quelques indiens (pas d’Inde, hein !) mais que les gens de son village n’étaient pas d’accord avec cette décision. Il leur a alors expliqué qu’ils avaient besoin des indiens, qu’ils ne pouvaient pas les exclure. C’est d’ailleurs ces indiens qui leur ont apporté du feu pour cuisiner lors d’une sérieuse coupure de gaz. Il essaie aussi de leur faire comprendre qu’ils ont besoin des touristes plus que de n’importe qui d’autre. Tous les Blancs ne sont pas des gringos. Mais ils sont encore très fermés, et vu ce qu’ils vivent, cela se comprend tout à fait.

Lívingston: les enfants dansent sur une chanson composée par Paulo et qui traite du Chikungunya. Tous les enfants la connaissent. L'éducation en chanson, quel joli programme !

Lívingston: les enfants dansent sur une chanson composée par Paulo et qui traite du Chikungunya. Tous les enfants la connaissent. L’éducation en chanson, quel joli programme !

Lívingston: deux indiennes

Lívingston: deux indiennes

Nous terminons alors la visite dans un temple garifuna, où ils vénèrent leurs ancêtres et où les femmes dansent au son des tambours jusqu’à entrer en transe. Il nous explique aussi qu’ils pratiquent beaucoup de chamanisme mais pas de magie noir comme en Afrique. 

Lívingston: un temple

Lívingston: un temple

Lívingston

Lívingston

Lívingston: les meilleures patates au monde, selon Paulo

Lívingston: les meilleures patates au monde, selon Paulo

Nous sommes super contents de cette visite, d’avoir pu découvrir le vrai Lívingston, le Lívingston garifuna. C’est pour cela que nous sommes venus ici et nous ne sommes finalement pas déçus ! Cela mérite bien un petit verre 😉

Lívingston: la Gallo, une autre bière guatémaltèque

Lívingston: la Gallo, une autre bière guatémaltèque

Le soir, nous testons le tapado de la casa où la néerlandaise dort : encore meilleur de celui d’hier ! Il y avait même des petits calamars !! Chaque jour supplémentaire que nous passons avec elle, nous découvrons qu’elle a visité encore plus de pays que nous ne pensions (Grèce, Égypte, Alaska, Pérou). Nos discussions sur l’Asie du Sud-Est lui font penser qu’elle devrait ajouter le Cambodge et le Laos à sa liste. Nous lui conseillons d’aussi ajouter la Birmanie. Elle va d’ailleurs se renseigner pour savoir si aux Pays-Bas, elle a le droit de prendre un congé sabbatique. Nos récits lui font envie et, alors qu’elle avait un petit peu d’appréhension à voyager seule dans un pays moins développé comme le Guatemala, elle est maintenant persuadée qu’elle pourrait voyager comme cela quelques mois. Aaaah que nous sommes contents d’entendre cela !

Lívingston: un deuxième tapado

Lívingston: un deuxième tapado

 

Dimanche 4 avril 2016. Repos à Lívingston.

Il est maintenant l’heure de quitter la Néerlandaise définitivement car elle part au Belize… Cela n’est pas arrivé souvent jusqu’à présent (car les gens voyagent vite, très vite) mais c’est toujours bizarre de quitter quelqu’un avec qui nous avons échangé tant de discussions.

Nous reviendrons quand même manger à sa casa car non seulement la nourriture y est trop bonne mais en plus, la vue est très jolie.

Lívingston: une ceviche aux calamars

Lívingston: une ceviche aux calamars

Lívingston: une ceviche aux calamars

Lívingston: une ceviche aux calamars

Lívingston

Lívingston

Lívingston

Lívingston

Lívingston: le bateau aux pélicans

Lívingston: le bateau aux pélicans

Lívingston

Lívingston

Et si maintenant nous mettions le blog à jour… Depuis notre arrivée, c’est le premier endroit au Guatemala où internet fonctionne correctement, il faudrait en profiter…

4 thoughts on “Guatemala: Lívingston

  1. Caroline

    Constatation n°1: Il me semble que le ceviche aux calamars de Miss V a été englouti beaucoup plus vite que celui de Mister J.

    Constatation n°2: L’album Chili-Argentine a été envoyé pour impression hier un peu avant minuit…vous êtes les bienvenus chez nous dans 2-3 semaines pour le parcourir…

    Requête n°1: Pourrait-on obtenir une photo du nouveau short de Mister J? Et du nouveau chapeau de Miss V?

    Requête n°2: Je veux du ceviche en Equateur!

    Requête n°3: Prenez un cours de cuisine de tapado!

    C’est tout pour le moment…

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    • bdmadroite Post author

      La première fois, nous avions pris un ceviche aux crevettes chacun mais cela était un peu trop. Donc le lendemain, nous n’avons pris qu’un ceviche aux calamars pour deux 😉 Et puis, Mister J mange au moins trois fois plus vite que Miss V 😉

      Aaaah tu veux dire que tu vas apporter votre album photos en Equateur. Sympa ça de penser à nous 😉

      Pour le short, rien de bien exotique. Comme Mister J n’a qu’un seul short et le met tous les jours, il en fallait un de qualité. Il a donc acheté un Columbia kaki. Et ce n’est pas Miss V qui a perdu son chapeau mais Mister J! Après avoir cherché pendant quelques jours, nous avons acheté le tout premier qui lui allait à Tikal: un chapeau beige avec un ruban guatémaltèque coloré. Nous n’avons pas fait de chichis car il lui en fallait absolument un pour visiter Tikal. On essaiera de penser à prendre ce beau chapeau en photo.

      Qui sait, il y aura peut-être du ceviche en Equateur. La Néerlandaise nous a dit qu’elle en avait déjà mangé en Amérique du Sud mais nous ne savons pas dans quel pays exactement…

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