Samedi 30 janvier 2016. Trajet de Hôi An à Hué.
Pour ce petit trajet de 3h, nous n’avons pas été regardant vis à vis de la compagnie de bus. Bien mal nous a pris.
Le pick-up devait se faire entre 7h30 et 8h mais il se fera à 8h30 ; ça donne le ton. A peine descendu du minibus chargé du pick-up, il repart chercher d’autre personnes. Vers 8h40, tout le monde est prêt à partir mais pas de bus à l’horizon ! On nous compte et re-compte, et on nous prend nos billets. On sent que, dans l’agence, ça s’active. Cela n’a jamais été bon signe mais c’est toujours amusant de voir, que même si tout le monde à réservé son billet de bus au moins la veille, ils semblent découvrir le matin même qu’ils doivent nous emmener quelque part. Finalement, la moitié du groupe embarque dans un minibus et part dans la foulée. Nous, sans vraiment savoir pourquoi, on nous demande d’attendre avec 6 autres personnes… cela sent l’organisation.
Vers 9h, le gérant de l’agence de voyage nous dit nous installer à notre aise dans l’agence car le bus n’arrivera qu’à 10h. Whaaat ? Mister J sent l’entourloupe et pense qu’il n’y a pas de bus et qu’on partira plutôt en début d’après midi, le temps qu’ils en trouvent un. Nous papotons avec les autres et on se dit que ceux partis en minibus 1h plus tôt ont vraiment eu de la chance !
A 10h, on nous dit que le bus arrivera finalement à 11h, heure à laquelle nous aurions dû arriver. A 11h, on nous dit qu’il faut encore attendre 30 minutes ; à 11h30, 20 minutes ; à 12h, 15 minutes ; à 12h15, 10 minutes… Finalement, le bus arrivera à 12h30.
C’est rageant mais que faire ? Que répondre à « Sorry, sorry, bus is coming, I’m sure now ! » ? Si on s’énerve, ou si on leur met le nez dans leur caca, ils risquent de perdre la face et on n’obtiendra plus rien d’eux. « Don’t be sorry, be professional ! » pense Mister J. « Don’t be sorry, be ashamed ! » pense Miss V.
Heureusement, c’est un vrai bus (pas un minibus) avec trois colonnes de sièges complètement inclinables ; parfait pour faire une bonne grosse sieste pendant ce trajet de 3h. Nous avons peut-être attendu 5h ce foutu bus mais, au moins, nous avons hérité d’un super bus. Du coup, nous oublions très vite les tracas du matin. Après 30 minutes de trajet, le bus fait un court arrêt à Danang pour faire descendre certains passagers vietnamiens. Et là qui voyons-nous monter dans le bus ? Tous ceux qui étaient partis le matin dans le minibus ! Ils n’ont en fait pas été plus chanceux que nous, que du contraire ! Ils ont dû attendre 4h en périphérie d’une grande ville qu’ils ne connaissaient pas. Ils semblaient encore plus dégoûtés que nous.
Nous arrivons finalement à 15h20 à Hué. Alors que la dame de l’agence de voyage nous avait juré que le bus nous déposerait dans le centre ville, celui-ci nous dépose en dehors de la ville (comme souvent). Malgré (ou à cause) des conducteurs de minibus et de taxi très oppressants qui demandent des tarifs exorbitants, nous marchons les 3 kms nous séparant de notre hôtel ! L’hôtel est vraiment super : le personnel est très gentil et très accueillant, tout est très propre.
Le soir, nous goutons les spécialités de Hué dans un restaurant assez chic mais pas trop cher et où le personnel est très sympathique. La journée a peut-être mal commencé mais le vent a fini par tourner et elle s’est terminée sur les chapeaux de roue. Tout est bien qui finit bien…
Dimanche 31 janvier 2016. Visite de la Cité Impériale de Hué.
Après une bonne petite grasse matinée pour nous remettre de notre journée de la veille, nous partons à la conquête de la Cité Impériale d’Hué. Hué a été le théâtre d’affrontements pendant la guerre du Vietnam du 31 janvier au 3 mars 1968. C’est une des batailles les plus longues et le plus sanglantes de la guerre. Et cela se ressent lorsqu’on visite la cité Impériale d’Hué qui a été presque été entièrement détruite pendant cette bataille. C’est d’ailleurs à Hué et pendant cette bataille que se déroule la troisième partie du film Full Metal Jacket de Stanley Kubrick.
La Cité Impériale est heureusement en partie reconstruite. Cela nous laisse imaginer la beauté et le dynamisme des lieux au temps où les empereurs y vivaient encore et ce jusqu’en 1945 ! Effectivement, cette visite nous a permis d’en apprendre un peu plus sur la dynastie des Empereurs Nguyen : ils avaient parfois une centaine de femmes classées selon 9 niveaux de hiérarchie, autant de concubines ; des mandarins, des eunuques, des élites et des gardes en mission secrète à leur service ; et cette dynastie d’empereurs a régné sur le Vietnam jusqu’en 1945. Dingue!
Demain soir, nous partirons déjà pour Hanoi avec un bus de nuit ! Et la journée, nous visiterons les Tombeaux, qui se trouvent le long de la Rivière des Parfums.
Lundi 1er février. Visite des Tombeaux Impériaux et bus de nuit.
Cela fait tout juste 4 mois que nous sommes sur les routes d’Asie et il ne nous reste que 10 jours avant de passer en Amérique Latine. Ce moment nous paraissait si loi au départ ; nous y sommes déjà. Et pour fêter cela, nous avons eu droit à de la pluie toute la journée. Ce n’était pas la drache nationale belge, mais c’était quand même pas mal. Surtout que nous avions décidé de visiter les Tombeaux Impériaux en scooter. Ce n’est pas la pluie qui arrêtera deux petits Belges ! Heureusement quand même que nous sommes partis tôt, lorsqu’il n’y avait qu’un petit crachin car au retour nous étions trempés.
En tant que touriste à scooter, nous nous sommes faits abordés par des femmes, elles-mêmes à scooter qui ont à peu près toutes le même discours. Elles commencent à nous demander où on va, et comme par hasard, elles prennent la même route que nous, pour rejoindre leur village qui vit de l’agriculture et de l’artisanat. Il ne faudrait pas rater cela, donc elles nous invitent à les suivre. Bien entendu, il faut refuser poliment, sinon au mieux, elles vont vous demander de l’argent pour vous avoir montré le chemin. Au pire, elles vous conduiront dans un endroit pas du tout authentique où vous serez vivement invités à acheter des choses.
Pour en revenir à la visite des Tombeaux de la Dynastie Nguyen, elle vraiment la peine. Non seulement les tombeaux sont beaux et impressionnants mais cela permet également de découvrir la campagne vietnamienne avec ses rizières, les femmes qui plantent le riz et les hommes qui labourent même s’il pleut. Nous avons visité 3 tombeaux : celui de Minh Mang, le plus bucolique ; celui de Khai Dinh, le plus impressionnant ; et celui de Tu Duc, le plus ancien.
Après l’effort (et la pluie), le réconfort : deux bonnes pizzas à deux pas de notre hôtel dans un restaurant italo-vietnamien. Encore une fois, la patronne est vraiment gentille. Et les pizzas vraiment bonnes : fine pâte croustillante, bien garnie et sans sauce tomate en boîte ! Que demander de plus ? Apparemment, son mari a appris à faire les pizzas en Italie.
La Canadienne avec qui nous avions passé Noël au Laos n’avait pas aimé Hué et nous avait plutôt conseillé Dalat. Mais comme Hué est conseillé dans nos 2 guides de voyage et que les Calaisiens rencontrés en Birmanie avaient approuvé notre itinéraire au Vietnam, nous nous sommes quand même rendus à Hué. Certes, la ville moderne construite tout autour de la Citadelle est moche, remplie de scooters et bruyante; mais la visite de la Cité Impériale et surtout des Tombeaux Impériaux vaut vraiment la peine. En plus, nous avons rencontré des vietnamiens vraiment charmants à Hué : aussi bien les gérants de notre hôtel et les serveuses du restaurant chic où nous allions le soir que la patronne du resto italo-vietnamien ou encore la petite vendeuse de pâtisserie à la noix de coco. Bref, nous ne regrettons aucunement cette étape !
Ce soir, nous prenons un bus de nuit pour Hanoi, la capitale. A cause des vacances du Têt, les bus de la compagnie que nous avions choisie était complet. Nous nous sommes alors adressés à notre hôtel. Les bus de la compagnie avec qui ils travaillent d’habitude étaient aussi complets mais ils allaient faire appel à une autre compagnie pas trop mauvaise… Espérons qu’on ne doive pas attendre le bus pendant 5h…