Belize: Orange Walk et Lamanai

Mardi 22 mars 2016. Trajet Tulum-Chetumal-Orange Walk.

Comme tous les jours depuis 5 mois et demi, nous nous levons avec enthousiasme… avant d’apprendre que Bruxelles a été touchée, à son tour, par des attaques terroristes. Après les attentats de Paris, nous étions persuadés (en espérant avoir tort) que cela arriverait à Bruxelles pendant notre tour du monde et cela est malheureusement arrivé. Sentiment étrange car nous rencontrons tellement de gentilles personnes dans tous les pays traversés et découvrons en même temps que l’Homme est capable de faire de si belles et grandes choses : le Taj Mahal, la grotte aux milles bouddhas et toutes ces pagodes d’or en Birmanie, les temples d’Angkor, les pyramides mexicaines…Drôle de monde. Mais qu’est-ce qu’il est beau !

Aujourd’hui, nous quittons le Mexique pour le Belize. Après 4h de bus ADO, nous arrivons à Chetumal, qui se trouve tout près de la frontière avec le Belize. Là, nous prenons un taxi qui nous emmène à la gare de bus de seconde-classe en partance pour le Belize. Par seconde-classe, entendez « vieux school bus américain qui retrouve une deuxième vie au Belize ». Même Miss V, et ses petites jambes, a les genoux qui rentrent dans le siège de devant. Et bien sûr, comme d’habitude, nous nous sommes retrouvés à l’arrière du bus. Pourquoi changer une équipe qui gagne ?! 😉 Mais le pire dans tout cela fut la musique, que le conducteur mettait à fond la caisse. Heureusement, Miss V a toujours des boules Quies dans son sac à dos. Quant à Mister J, il s’est mis des bouts de mouchoirs en papier dans les oreilles. Aaaah ça, nous voulons voyager comme les locaux, eh bien voilà ! Trêve de plaisanterie, ces vieux school bus américains sont les seuls bus allant jusqu’au Belize. Enfin ce n’est pas tout à fait vrai : il existe un seul bus ADO (la compagnie avec laquelle nous avons voyagé au Mexique) qui va jusqu’au Belize mais il part à minuit. Hum, pas vraiment envie de faire ce trajet de nuit et arriver au Belize alors qu’il fait encore noir. Quant au passage de la frontière, il s’est très bien passé. Nous l’avons passée dans les temps et avons pu remonter dans le même bus. Sinon, il faut attendre le bus suivant 😉

Orange Walk: les vieux "school bus" américains, les seuls transports publics du Belize

Les vieux « school bus » américains, les seuls transports publics du Belize

A peine avons nous passé la frontière, que 3 différences avec le Mexique nous sautent aux yeux : le Belize est sans aucun doute plus pauvre et moins développé que le Mexique, la palette de couleur de peau des Béliziens va de nord-africain à blanc-européen, et les Béliziens parlent anglais (et espagnol). A vrai dire, le Belize nous fait plus penser à Cuba qu’à son voisin le Mexique.

Après 3h dans ce vieux school bus américain qui nous défoncent les genoux et les oreilles et qui s’arrête à tous les coins de rues pour embarquer des passagers, nous arrivons enfin au terminus : Orange Walk. Une autre différence nous frappe : la plupart des restaurants d’Orange Walk sont des restaurants chinois (y compris d’Hong-Kong et de Taiwan) alors que nous n’en avons quasiment pas vus au Mexique ! Les Chinois ne viennent pas jusqu’ici normalement, c’est trop loin.

Après un rapide tour du centre-ville, nous en venons à la conclusion que la ville n’a vraiment aucun charme mais elle est en fait un bon point de base pour visiter les pyramides de Lamanai (voir plus bas).

Orange Walk: une des deux gares de bus

Orange Walk: une des deux gares de bus

Orange Walk: la tour de l'horloge

Orange Walk: la tour de l’horloge

Orange Walk

Orange Walk

En arrivant à notre hostel, le gérant, en apprenant notre nationalité, nous dit qu’il a une mauvaise nouvelle pour nous… Heureusement pour lui, nous étions déjà au courant des attentats. Même ici, il en a entendu parlé. L’hostel ne fait pas rêvé du tout mais pour les routards, c’est le seul hôtel « abordable » de la ville. Et à vrai dire, il parait un peu désert. Le Belize n’étant pas du tout touristique, l’offre de logement est assez limitée (sauf à quelques endroits prisés par les Américains).

L’hostel n’est pas top mais le gérant est sympa. Sa maman, encore plus : elle nous réserve l’excursion pour les pyramides de Lamanai et nous explique où se trouve le supermarché et les restaurants. Sur le trajet jusqu’au supermarché, plusieurs personnes nous sortent un « Good evening ». Trop sympa ! Ils nous regardent drôlement, surement parce qu’ils n’ont pas l’habitude de voir des touristes, mais ont l’air en fait très gentils.

Le Belize ne paraît peut-être pas touristique mais, à notre grande (et mauvaise) surprise, l’île de Caye Caulker et sa voisine Ambergis le sont. Nous savions qu’en hiver, les Américains et Canadiens passaient leurs vacances sur la côte mexicaine et dans les Caraïbes mais nous pensions qu’ils allaient juste sur les îles bien connues des Caraïbes, pas sur les îles du Belize. Grrr. Et pour couronner le tout, ce sont les vacances de Pâques et plus précisément le Spring Break pour les Américains. Les jeunes étudiants américains (et autres) viennent donc faire la fête jusqu’à pas d’heure ce WE à Caye Caulker. Impossible donc de trouver un logement à un prix décent pour ce WE. Grrr. Nous avons eu une lueur d’espoir en regardant sur AirBnb mais Mister J s’était en fait trompé dans les dates : il était en train de nous réserver un logement pour le mois d’avril. Heureusement qu’il s’en est rendu compte juste avant de payer 😉 Nous devons donc passer cette étape et ne savons pas encore ce que nous allons faire. Soit nous remplaçons Caye Caulker par une autre destination au Belize (mais n’avons encore rien trouvé qui nous tentait), soit nous écourtons tout simplement notre séjour au Belize et passons plus tôt que prévu au Guatemala…

Orange Walk: Belikin, la bonne bière du Belize

Orange Walk: Belikin, la bonne bière du Belize

Orange Walk: du poulet à la sauce "grainez de potiron" et du riz coco. Ca change un peu du continuel "poulet, riz et haricot".

Orange Walk: du poulet à la sauce « grainez de potiron » et du riz coco. Ca change un peu du continuel « poulet, riz et haricot ».

 

Mercredi 23 mars 2016. Excursions aux pyramides de Lamanai.

Pas facile de se lever pour une excursion quand la nuit fut mouvementée… Mais que s’est-il encore passé ? Cela faisait bien longtemps que nous n’avions plus été dérangé dans notre sommeil mais cette fois-ci, les facteurs étaient multiples : les camions qui passent le long de la grande route, les voitures qui klaxonnent à toute heure, des gens qui se garent sur un parking en face laissant les portes ouvertes de leurs voitures pour écouter de la musique à fond jusqu’à 2h du matin, et enfin trois papys béliziens qui parlent dans le couloir devant notre porte à 5h30 du matin. Après une telle nuit, nous n’avons pas le courage de nous lever à 7h pour le petit-déjeuner. Nous retardons notre réveil d’1h et mangeons des bananes et des biscuits. Cette heure supplémentaire fut bien utile ; nous sommes presqu’en forme pour l’excursion !

Deux mexicains et un finlandais résidant à notre hôtel ont également réservé l’excursion aux pyramides de Lamanai. Dans le mini van qui nous conduit à l’embarcadère, nous faisons rapidement connaissance. Le Finlandais a voyagé 6 mois en Afrique l’année passée et a 1 mois pour visiter le Mexique et le Belize. Quant au Mexicain, il a déjà visité 20 pays, dont la Colombie qu’il affectionne tout particulièrement. La Colombie doit vraiment avoir quelque chose de particulier car tous ceux que nous croisons et qui y sont allés ont été plus que ravis. Et quand il travaillait pour Audi, il s’est rendu sur le site de Bruxelles.

Tout au long de la balade en bateau sur la New River menant à Lamanai, notre guide bélizien nous montre la faune de cette rivière : un bébé crocodile, des singes, des oiseaux, des petites chauve-souris, une tortue. Il nous explique aussi les diverses activités existants le long de cette rivière : pêcheurs, sucrerie, barges à sucre, rhumerie et l’énigmatique communauté des Amish qui habite le long de cette rivière.

The New River entre Orange Walk et Lamanai

The New River entre Orange Walk et Lamanai

The New River entre Orange Walk et Lamanai

The New River entre Orange Walk et Lamanai

The New River : une sucrerie

The New River : une sucrerie

The New River: des barges à sucre

The New River: des barges à sucre

The New River: une rhumerie. Oui, il existe du rhum bélizien.

The New River: une rhumerie. Oui, il existe du rhum bélizien.

The New River: Mr le singe noir

The New River: Mr l’acrobate

The New River: Mr le singe noir

The New River: Mr le singe noir

The New River: un cactus serpent

The New River: un cactus serpent

The New River: les oiseaux Jésus Christ, les oiseaux qui marchent sur l'eau

The New River: les oiseaux « Jésus Christ », les oiseaux qui marchent sur l’eau

The New River: des pêcheurs béliziens

The New River: des pêcheurs béliziens

The New River: ici vivent des Amish

The New River: ici vivent des Amish

The New River: Mme la Tortue

The New River: Mme la Tortue

Après 2h de navigation, nous arrivons enfin à Lamanai. Après un rapide lunch local (poulet, riz et haricots rouges, coleslaw, banane plantin frite), nous commençons la visite du site archéologique de Lamanai.

Le site de Lamanai est resté actif sans discontinuité jusque dans les années 1800. Comment se fait-il que ce site maya soit resté sur pied aussi longtemps alors que les autres sites (au Belize, Mexique, Honduras, Guatemala, Salvador) ont été abandonnés bien plus tôt ? Grâce à la proximité de l’eau. Contrairement aux autres sites mayas, ils avaient bien assez d’eau pour boire et irriguer leur culture. Qu’est-ce qui a mis fin à leur règne alors ? L’invasion des Espagnols puis des Anglais. Est-ce à cause de l’invasion que les temples ont été abîmés ? Non, ça c’est Mère Nature ! Les oiseaux et autres animaux laissent des graines par ci par là et comme le Belize a un climat idéal (soleil tous les jours et de temps en temps de la pluie), les arbres poussent comme des petits pains, réduisant les temples en tas de cailloux en moins de 2 siècles !

Lamanai: après la rivière, il y a un le lac

Lamanai: après la rivière, il y a un le lac. Un atout précieux.

Le site de Lamanai se trouvant dans une forêt tropicale, le guide nous explique également la flore de cette jungle et les plantes médicinales utilisées par les Mayas. Par ailleurs, nous apercevrons quelques singes hurleurs, que nous entendrons tout au long de la visite.

Lamanai et sa forêt tropicale

Lamanai et sa forêt tropicale

Lamanai: ceci se mange...

Lamanai: cette baie se mange. Certains l’ont testé…

Lamanai: les aiguilles de cet arbre étaient utilisées dans la médecine maya. Mal utilisées, elles font immédiatement monter la fièvre.

Lamanai: les aiguilles de cet arbre étaient utilisées dans la médecine maya. Mal utilisées, elles font immédiatement monter la fièvre.

Lamanai: au Belize, ils appellent cela "the grandpa's balls" car elles poussent par deux et sont toujours tombantes ;)

Lamanai: au Belize, ils appellent cela « the grandpa’s balls » car elles poussent par deux et sont toujours tombantes 😉

Lamanai

Lamanai et sa forêt

Lamanai: et une racine pour déboucher les sinus. Nous avons testé, ça fonctionne !

Lamanai: et une racine pour déboucher les sinus. Nous avons testé, ça fonctionne !

Lamanai: chuuut, c'est l'heure de la sieste !

Lamanai: chuuut, c’est l’heure de la sieste !

Lamanai: sieste collective, que nous avons un petit peu interrompue...

Lamanai: sieste collective, que nous avons un petit peu interrompue…

Lamanai

Lamanai: qui a osé me réveiller?

Arrivés à la première pyramide (Mask Pyramid), nous découvrons deux beaux et grands visages sculptés. Nous sommes sous le charme ! Le guide nous explique alors que les Mayas ne détruisaient jamais les pyramides mais lorsqu’un nouveau dirigeant arrivait au pouvoir, il arrivait fréquemment qu’il construise une nouvelle pyramide sur l’ancienne. Cette première pyramide est en fait le résultat de 4 pyramides construites l’une sur l’autre par couche. Les masques ont d’ailleurs été recouverts par la dernière pyramide mais ont été dégagés depuis.

Lamanai: the Mask Temple

Lamanai: the Mask Temple

Lamanai: the Mask Temple. Cette pyramide est en fait le résultat de 4 pyramides fabriquées l'une sur l'autre. Voyez-vous les différentes couches ? Au moins deux, de pierres différentes.

Lamanai: the Mask Temple. Cette pyramide est en fait le résultat de 4 pyramides fabriquées l’une sur l’autre. Voyez-vous les différentes couches ? Au moins deux, de pierres différentes.

Lamanai: the Mask Temple

Lamanai: masque de gauche

Lamanai: masque de droite

Lamanai: masque de droite

Alors que nous avions vu le plus grand Jeu de Pelote à Chichén Itzà, nous découvrons ici le plus petit Jeu de Pelote. Mais la balle était toujours aussi lourde.

Lamanai: le plus petit Jeu de Pelote

Lamanai: le plus petit Jeu de Pelote

Nous nous rendons ensuite à la Grande Pyramide, d’où la vue depuis le sommet sur la canopée et la rivière est magnifique !

Lamanai: le Grand Temple

Lamanai: le Grand Temple

Lamanai: vue sur la canopée depuis le Grand Temple

Lamanai: vue sur la canopée depuis le Grand Temple

Lamanai: vue sur la New River depuis le Grand Temple

Lamanai: vue sur la New River depuis le Grand Temple

Lamanai: au sommet du Grand Temple

Lamanai: au sommet du Grand Temple

Le guide nous montre ensuite un lit maya en…pierres. Ils y posaient des feuilles de bananiers séchées et une peau de jaguar pour le rendre plus confortable.

Lamanai: un lit

Lamanai: un lit

Lamanai: ustensiles de cuisine

Lamanai: ustensiles de cuisine

Nous terminons la visite par le Temple du Jaguar, sur lequel deux têtes de jaguars sont représentées.

Lamanai: le Temple du Jaguar

Lamanai: le Temple du Jaguar

Lamanai: le Temple du Jaguar

Lamanai: le Temple du Jaguar

Lamanai: une des deux têtes de jaguar (Temple du Jaguar)

Lamanai: une des deux têtes de jaguar (Temple du Jaguar)

Après 1h30 de navigation sur la New River, où nous voyons des Amish vendre du poisson sur une barque, nous sommes de retour à Orange Walk.

The New River: deux Amish vendant du poisson

The New River: deux Amish vendant du poisson

Les méandres de la New River

Les méandres de la New River

C’est maintenant le moment de choisir notre prochaine destination… Et ce n’est pas facile du tout : entre la déception que nous avons connue à Tulum qui est rempli d’Américains pour Pâques, l’image de Caye Caulker rempli de Spring Breakers, et Booking.com qui n’affiche plus aucune disponibilité sur certaines destinations… Après mures réflexions (pendant des heures à lire les guides et chercher des avis sur internet) et sur les conseils des deux Mexicains et du Finlandais rencontrés ce matin, nous optons pour cette destination : Hopkins, plus au sud, le long de la mer et normalement plus calme que Caye Caulker. Wouhouuu, nous avons hâte de découvrir cet outsider de notre itinéraire…

3 thoughts on “Belize: Orange Walk et Lamanai

  1. Caussanel Solange

    Bonjour les amis,
    Que de merveilles encore, que vous nous faites partager !
    Une chose m’a un peu intriguée, à Valladolid, la photo de la croix noire avec des « outils » ? encore plus étonnante que celle dont le Christ est articulé…
    Étonnant aussi le jeu de pelote qui rappelle un peu le « quiditch » de Harry Potter…
    Je suis étonnée par la présence des amish, s’agit-il de locaux ou d’américains ou autre qui auraient quitté leur pays d’origine ?
    bonne continuation
    gros bisous à tous les deux
    PS.: Jéjé, es-tu au courant que ta Maman est en retraite ? (rires…)

    Reply
    • bdmadroite Post author

      Salut Solange,
      Sur cette croix sont représentés les symboles de la mort de Jesus. Les outils représentant sa crucifixion…
      Pour le jeu de pelote, je les soupçonne d’utiliser des balais que les archéologues n’ont jamais retrouvé!
      Quand aux Amish, le guide nous a expliqué qu’ils étaient partis des Pays Bas, avaient émigré ai Canada, puis aux USA, puis au Bélize.
      Ah bon? Maman est déjà retraitée??? ;-p
      Bisous

      Reply
  2. MONIQUE SERLIPPENS

    Hi, hi…j’en reviens et j’ai eu le même guide deux fois car, cette année, j’ai fait deux fois de suite l’excursion à Lamanai (sans compter que j’avais déjà visité les lieux il y a 10 ans…)

    Reply

Répondre à MONIQUE SERLIPPENS Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *